Courts Circuits, le mot de la réalisatrice

Cela se réalise dans des actions et des projets locaux, concrets, sensés et durables.
Derrière ces actions, il y a des personnes qui ont dépassé leur individualité pour se rassembler et travailler ensemble pour le bien commun.
C’est cette démarche qui m’intéresse et que j’ai eu envie de questionner : qu’est-ce qui pousse une personne à s’engager pour le bien commun ? quelles sont les forces et les limites des actions collectives ?... bref, questionner le collectif et le faire-ensemble !
Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
Cet adage résume bien ce que j’ai souhaité aborder dans ce film : en se regroupant, en travaillant ensemble, on peut porter des projets plus ambitieux, plus conséquents.
C’est à travers une association, Biobauges, que j’ai aborder ces questions.
J’ai souhaité partir d’une expérience singulière pour mettre en lumière ce qu’elle a d’universel et de complètement d’actualité.
Cette association est implantée sur un territoire rural et montagnard, le massif des Bauges, en Savoie.
Elle milite et agit pour une agriculture plus saine sur ce territoire, la bio pour tous et le soutien aux agriculteurs qui pratiquent une agriculture respectueuse de l’environnement.
Cela s’est notamment traduit par la création d’une épicerie bio et de produits locaux : Croc’Bauges.
Cette association a quelque chose d’assez exemplaire : ses actions, et notamment l’épicerie, ne peuvent se faire que parce que des personnes se réunissent autour d’un projet, collectivement, en travaillant ensemble pour le bien commun, et pas chacun pour soi.
Et les résultats sont assez impressionnants : un magasin qui a créé 6 emplois, une association ressource sur le territoire sur la question de l’agriculture bio, un travail en lien avec les collectivités...
Comme le dit Pascaline, une des protagonistes de l’association : « à nous de montrer qu’il y a d’autres choses qui sont possibles, pour prendre en main nos convictions et de se dire qu’il y a des pratiques qui sont faciles à mettre en place, et Croc’Bauges en est l’exemple. Alors facile... je ne vais pas résumer les 3 ou 4 ans de mise en place du projet en facile... mais dans le sens où c’est à la portée de tous. Le projet, une fois qu’il est mis en place, tout le monde en profite, et il est simple. »
Courts Circuits ne s’appuie pas sur la parole « d’experts ».
Les témoignages dans le film sont ceux des membres de l’association, des citoyens lambda – vous et moi– et s’appuie sur les actions menées par l’association Biobauges. Le film n’est pas catastrophiste, ni moralisateur. Il est positif, et à travers l’exemple de Biobauges, il veut montrer que des changements sont possibles et simples à mettre en place, à l’échelle de chacun. Il reprend la philosophie des Colibris : chacun fait sa part.
Un aller-retour entre le JE et le NOUS

Le collectif ne nie pas l’individu, au contraire. Il s’appuie sur les particularités, sur les vécus, les réseaux de chacun pour se renforcer, pour faire émerger des nouveaux projets et pour trouver la force de les réaliser.
Et chacun prend part, à sa mesure, aux actions d’un groupe. Le collectif rend alors possible ce qui pour une personne seule était quasi impossible à réaliser.
C’est ce possible que j’ai voulu montrer, sans dire qu’il est simple, sans l’idéaliser, mais il est à la portée de tous quand il est soutenu par le collectif.
Proposer d'autres modèles de faire-ensemble
L’expérience de Biobauges est dans l’air du temps. De plus en plus de territoires, de villes sont en transition, non pas parce que c’est à la mode, mais parce qu’il y a une urgence à modifier nos modes de production, de consommation, d’alimentation. Et parce qu’il y a une urgence à penser les choses en collectif et non plus en individuel.
Nous nous rendons compte que l’agriculture conventionnelle telle qu’elle continue à être pratiquée et soutenue par les institutions n’est pas viable à court terme et qu’elle n’est pas durable.
Les circuits-courts, le local, l’agriculture biologique sont des réponses à l’urgence écologique, tout en tenant compte d’une réalité économique locale et du bien-être des producteurs.
Ces associations proposent aussi de nouveaux modèles économiques qui prennent en compte l’individu avec ses compétences, ses richesses et ses limites et qui ne le broient pas dans un système au service du profit.
Ce sont aussi de nouveaux modèles de gouvernance qui sont développés et pratiqués au sein des conseils d’administration, au sein des collectifs : une gouvernance horizontale, basée sur la bienveillance, l’écoute, l’empathie et une communication non-violente.
Ce film met en lumière une nouvelle façon de vivre et de faire ensemble : la proposition d’une nouvelle société, plus généreuse, plus durable, plus respectueuse !
Le site de l'association Biobauges, c'est par là !