A bras le corps, un documentaire sur l'antenne Sud Ardèche du Planning Familial

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Résumé

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A bras le corps est un projet de film documentaire de Bérangère Hauet sur l’antenne Sud Ardèche du Planning Familial.
Ce film suivra pendant plusieurs mois cette équipe du Planning Familial dans son quotidien, ses actions, ses missions d’accompagnement auprès des différents publics, son travail avec les partenaires locaux...

Harcèlement, sexualités, avortement, sexisme ordinaire, violences conjugales, agressions sexuelles… à l’heure où toutes ces questions chamboulent notre société, elles sont un bouleversement d’autant plus grand lorsqu’elles se posent en milieu rural.
Au sud du département de l’Ardèche, Fanny, Anaïs, Claire et Maria, les conseillères conjugales et familiales, ainsi que Maxime, le coordinateur, se sont emparé.es à bras le corps de ces problématiques au sein de l’antenne du Planning Familial.

Plusieurs jours par semaine, les conseillères embarquent dans un camping-car qui a été aménagé en lieu d'accueil ; c'est le Planning Car. Elles le garent dans les cours de lycées et de CFA et reçoivent pendant un temps des élèves, des jeunes, seul.es ou en petits groupes, pour échanger avec elles et eux. Elles leur offrent un espace de paroles, elles les écoutent sans les juger et essaient d'apporter des réponses, des informations et des aides. 

Elles interviennent en milieu scolaire, dans des centres sociaux, pour informer les élèves sur des questions de santé affective et sexuelle, d'égalité femmes-hommes.
Elles répondent aussi au numéro vert National "Sexualités, contraception, IVG" pour informer et réorienter les femmes et les hommes qui cherchent des informations.
Elles travaillent en réseau et en lien avec d'autres structures de leur territoire pour le droit à l'éducation à la sexualité, à la contraception, à l'avortement, à l'égalité des droits entre les femmes et les hommes...

Entre batailles administratives et luttes contre les préjugés, leur mission d’accompagnement vers l’émancipation et le mieux vivre-ensemble se trouve être à la fois un parcours du combattant et une bataille réjouissante et salvatrice.

Présentation du projet


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Sexisme, patriarcat, domination masculine… ce sont des termes que nous entendons beaucoup actuellement. Ils sont utilisés dans les médias, par les intellectuel.les, les sociologues, les militant.es. Ils définissent une forme d'organisation sociale dans laquelle l'homme détient le rôle dominant par rapport à la femme dans l’ensemble des domaines (économique, politique, privé...).
Un Planning Familial concentre des questions liées à cette organisation : son impact sur les individus, ses conséquences concrètes sur leur quotidien, sur leur corps, sur leurs rapports sociaux…
Depuis plus de 60 ans, le Planning Familial milite pour pour l'égalité femmes/hommes, pour le respect et l’accompagnement de chacun.e à vivre une sexualité épanouie.
Ces luttes sont plus que jamais d’actualité et nécessaires.
Aujourd’hui, l’avortement est remis en cause aux États Unis, en Europe. Des mouvements comme Me Too permettent la libération de la paroles de milliers de femmes qui peuvent témoigner de violences sexuelles. Toutes les semaines, on dénombre de nouveaux féminicides. Le gouvernement s’est saisi de la lutte contre les violences faites aux femmes.
L’égalité femmes/hommes est toujours un combat à mener.

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Les différents publics, que les conseillères conjugales et familiales reçoivent, ont un espace et une possibilité de déposer un vécu, une blessure ou des questions.
Leurs témoignages parlent de ce combat : où en sommes nous dans les luttes pour l’égalité ? Quelles conséquences peut avoir la domination masculine sur des femmes, des hommes, des jeunes, etc. ? Comment cela se traduit concrètement ?

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Dans ce film, nous suivrons l’équipe du Planning Familial Sud Ardèche dans ses missions auprès de différents publics.
Avec les conseillères conjugales et familiales, à l’écoute des jeunes, des femmes, des hommes, de toutes les personnes qu’elles accompagnent et informent, nous capterons des fragments d’histoires personnelles qui ensemble peuvent raconter quelque chose d’assez universel et d’actualité : comment notre culture est encore fortement empreinte de domination masculine, comment cela conditionne nos rapports et nos quotidiens.

Nous les entendrons aussi, les conseillères et le coordinateur, dans leurs choix de travailler au Planning Familial, leurs engagements, leurs galères, leurs victoires et leurs batailles pour continuer à faire vivre l’antenne, et à devoir prouver encore, malgré les années, l’importance de leurs missions.
Car même si toutes ces questions sont aujourd’hui fortement médiatisées, il reste encore beaucoup de combats à mener et il faut encore souvent justifier les luttes féministes.

Dans toutes leurs missions d’accompagnement, les conseillères transmettent aux publics des informations fiables, claires et non orientées. Avoir un maximum d’informations est essentiel pour faire un choix libre et éclairé.
Au niveau individuel, cela permet de se reprendre en main, de retrouver de la souveraineté et contribue à l’émancipation.
Au niveau collectif, cela participe à l’évolution de la société par une prise de conscience des dysfonctionnements et à la mise en oeuvre de changements.

Mais après la prise de conscience de ces problèmes de société , comment avancer ? que fait-on ? comment change-t-on de système ?
Ce n’est pas simple, il ne s’agit pas d’un système binaire qui opposerait « les femmes victimes »  aux « hommes coupables ».
Ce film ne prétendra pas répondre à ces questions. Mais il y a dans les luttes et le travail du Planning Familial une piste, une proposition de changement vers un vivre ensemble plus respectueux, bienveillant et inclusif.
C’est à chacun.e de s’emparer de ces sujets sans en séparer les bénéficiaires : il n’y a pas de luttes pour les femmes ou de luttes pour les hommes. Il s’agit de luttes collectives pour une société plus égalitaire et respectueuse de tou.te.s.

Ces combats sont à saisir collectivement, à bras le corps comme le font Fanny, Anaïs, Claire, Maria et Maxime, ensemble, avec énergie et joie, pour le bénéfice de tous.

Une campagne de financement participatif



Réalisation et tournages

Le tournage du film se déroulera d’octobre 2022 à juin 2023, au rythme d’environ une semaine par mois.
Ce tournage dans la durée permettra :
- de pouvoir suivre l’évolution de projets de l’équipe (formation, projets avec des partenaires locaux et/ou institutions...)
- de rencontrer des partenaires et des institutions, de leur présenter le projet du film et d’installer une relation de confiance
- d’avoir une matière riche et variée pour le montage du film

Filmer le quotidien de l’antenne Sud-Ardèche implique de côtoyer l’équipe régulièrement et de pouvoir les filmer dans différentes situations et différentes actions : en réunion d’équipe, en construction de projets, en entretiens individuels avec des usagers, en lien avec les bénévoles, en groupes de paroles, en rencontres avec les partenaires…
Ce film ne présentera pas de manière exhaustive toutes les actions qu’elles mènent ni tous les publics qu’elles côtoient. Il veut pouvoir mettre en lumière au moins deux aspects qui semblent primordiaux : la diversité et la pluralité des problématiques qu’elles rencontrent et accompagnent ; l’importance du travail en équipe et en réseau. Le tournage sera adapté à leur quotidien, à l’écoute de ce qui se passe, aux actions qui sont menées au jour le jour.

Dans le Planning Car : Filmer l’anonymat et la confidentialité, le socle de confiance
En accord avec des établissements scolaires, des CFA (Centres de Formation des Apprentis), les conseillères conjugales et familiales garent le Planning-Car dans la cour et reçoivent garçons et filles, seul.e.s ou en groupe, pour les écouter, répondre à leurs questions, les rassurer, sécher des larmes, informer sur les moyens de contraception, sur des aides sociales ou le harcèlement par exemple.
Le Planning-Car est très fréquenté par les jeunes, qui y reviennent parfois plusieurs fois pour avancer dans leur questionnement.

Les rideaux du Planning-Car sont tirés, l'ambiance est cosy et intimiste. Il y a des affiches accrochées aux vitres, des infos sur la contraception, le SIDA, les MST, les violences faites aux femmes ou aux enfants. Avec des numéros de téléphone pour alerter, être aidé.es, pour être écouté.es... Un meuble avec des flyers sur les mêmes sujets, des préservatifs, la liste de professionnel.les de santé...
Une affichette sur le côté annonce que ce lieu est gratuit, que ce qui s'y joue est anonyme et confidentiel. Ces trois critères sont essentiels à la libération de la parole. Ils sont le socle du contrat de confiance qui va se nouer entre les jeunes et la conseillère. Ils seront aussi au cœur de la démarche de la réalisatrice, tout au long des tournages et de la réalisation du film.

Concrètement, quand des jeunes viendront au Planning Car, la réalisatrice leur présentera d’abord le projet du film et la façon dont elle envisage de filmer, si ils acceptent sa présence.
A l’intérieur du camion, sa caméra se focalisera sur la conseillère conjugale et familiale. Les jeunes ne seront pas filmés.
Le micro de la caméra captera la parole des jeunes et cette parole servira de matériau au moment du montage pour réécrire des dialogues et les faire interpréter à des comédien.nes.
La confidentialité revêt un aspect encore plus primordial avec ces jeunes. Ils trouvent dans le Planning-Car un espace de paroles, d'écoute, de liberté où ils peuvent souffler, poser leurs craintes et essayer de se construire sans être juger. La reconstitution des témoignages des jeunes servira la libération de la parole : ils ne se censureront pas, sachant que leurs visages et leurs voix ne seront pas dévoilées dans le film. Ce qui sera capturé sera brut, sans filtre.

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Il est capital que ce film ne vienne pas entraver le travail du Planning Familial et empêche des jeunes de venir au Planning Car et de parler, de trouver des réponses. Il faut donc trouver le moyen de «montrer» autrement ce qui se dit et se joue dans le Planning Car. C’est par le gros plan ou le très gros plan que passera l’émotion : une main nerveuse ou qui tord l’autre, un téléphone qui est tripatouillé, des pieds qui s’agitent sur le sol, le tic d’une épaule, des genoux qui tapent l’un contre l’autre, des mains qui se serrent nerveusement, des épaules voûtées, la courbe d’une nuque, une main qui passe dans des cheveux, un détail de vêtement…. Mais pas de visage.
Ces gros plans permettront de rentrer dans une intimité tout respectant le socle de confiance établi entre la conseillère conjugale et familiale et les jeunes. Cela permettra aussi de laisser la parole être libre car elle sera rejouée par d’autres et incarnée par un geste ou un détail.
Ces gros plans seront mis en scène dans un second temps avec des comédien.nes.
Ce dispositif pourra être repris dans toutes les situations nécessitant le respect de l’anonymat.


Photos : Bérangère Hauet et Eros Sana avec l'accord Planning Familial Sud Ardèche